Plonsk. Au nord-ouest de Varsovie, en Pologne sous domination tsariste, une petite ville avec son shtetl typique et ses rabbins ultra-conservateurs. Octobre 1886. Naissance de David Gryn. Un père anticonformiste, qui est sioniste avant même Theodor Herzl et parle hébreu plutôt que yiddish. Orphelin de mère à dix ans, “Douchka” lit beaucoup, dévorant en russe Tolstoï et Dostoïevski. Adolescent, face à la montée des violences antisémites, il combat pour le retour à la Terre promise. En septembre 1906, le jeune pionnier, tenace et plein de foi, débarque à Jaffa, en Palestine ottomane. Croyant au travail rédempteur de la terre, il est ouvrier agricole dans la plus vieille colonie juive, fondée en 1878, où il découvre l’existence et la concurrence des Arabes. Journaliste à Jérusalem, il prend en 1910 le nom hébraïque de Ben Gourion, fils de lion. Il a vingt-quatre ans. Le “nouveau juif fier et combatif” est né.