Le 14 mai 1948 signe la création officielle d’Israël. De Jérusalem à Tel-Aviv, l’Histoire s’écrit au fil des heures. Et pour couvrir l’événement, premier sur place, l’impétueux Joseph Kessel, qui obtient – cela ne s’invente pas – le visa numéro un du nouvel État. Pendant un mois, l’écrivain et reporter sillonne un pays qu’il a découvert plus de vingt ans plus tôt. Dès 1926, il était tombé amoureux de cette terre où de nouveaux colons juifs arrivaient chaque jour de tous horizons pour tracer leur destin commun, indifférents aux obstacles. Kessel sera là, encore, en 1961, au « temps des juges », pour le procès Eichmann. Il sera là, toujours, à l’aube des années 1970, pour décrire Israël à vingt ans, meurtri par tant de conflits et pourtant debout, inébranlable. Ignorant presque tout du judaïsme de ses pères, étranger à toute forme de croyance, Kessel aura vibré jusqu’au bout pour cette terre, à qui il rend un hommage empli d’admiration et de tendresse, dans ces reportages consacrés aux « fils de l’impossible ».