A la fin de la Renaissance, le duc de Guise s'éprend de Mlle de Mézières. Mais bien qu'elle l'aime aussi, la jeune fille est contrainte d'épouser le prince de Montpensier. Trois ans plus tard, un jour qu'il a perdu son chemin près du château de la princesse, le duc la rencontre au bord d'une rivière où elle est venue se reposer : elle rougit à sa vue, et lui-même comprend aussitôt que sa propre passion n'est pas morte. Publié en 1662, le court récit de La Princesse de Montpensier fonde l'art classique de la nouvelle. Plus concise encore, et sans doute écrite la première, La Comtesse de Tende, qui resta inédite jusqu'au XVIIIe siècle, raconte elle aussi l'histoire d'un amour adultère, mais d'une noirceur plus grande. Car la noblesse et la magnificence des personnages ne doivent pas nous tromper. Mme de Lafayette jette sur la condition humaine un regard sombre et les deux héroïnes sont précipitées à l'abîme : La Princesse de Clèves leur fera bien plus tard écho.