Au lendemain de la guerre, le centre d’Amiens n’est plus qu’un champ de ruines au milieu duquel trône invaincue une cathédrale miraculeusement intacte, ou presque. Peu à peu la ville se reconstruit, en même temps que l’économie du pays. La prospérité des « Trente Glorieuses » fait évoluer une société et des mentalités en quête de nouveaux repères, tandis que l’Église se réforme en profondeur, pour tenter de s’adapter à ces temps nouveaux. La ville (urbs), l’Église et le monde (orbis), tel est le champ du rayonnement naturel d’une cathédrale, mais peut-être plus encore de Notre-Dame d’Amiens, dont l’éclat atteint une dimension culturelle universelle dès 1981, avec son inscription au patrimoine mondial de l’Unesco. Lieu de culte avant tout, Notre-Dame d’Amiens voit aussi se succéder, de 1951 à 2012, cinq évêques aux styles bien différents les uns des autres, dont l’action s’inscrit dans un contexte difficile pour l’Église : celui d’une recherche, comme la société de son temps, d’une nouveauté qui aboutira à Vatican II. Faisant écho à cette diversité, la vie politique amiénoise porte à la tête de la cité quatre maires dont le mandat marquera lui aussi durablement l’histoire de la cathédrale. C’est donc dans ses dimensions cultuelle, politique et culturelle que nous proposons ce saisissant raccourci historique. Le choix des aspects retenus est bien évidemment subjectif et le propos ne peut prétendre à l’exhaustivité.