En 1692, Abigaïl Williams, une jeune femme habitant Salem dans le Massachusetts, est servante chez d'honnêtes fermiers, les Proctor. Très vite, Abigaïl tombe amoureuse de John Proctor qui en fait sa maîtresse. Élisabeth, sa femme, découvre leur relation et la chasse de la maison. Pour se venger, la jeune fille, âgée de 17 ans, se livre avec Tituba, la servante noire du révérend Parris, et Betty, la fille de ce dernier, à un rituel de sorcellerie. Elles sont découvertes dansant nues dans la forêt et la rumeur de sorcellerie se répand très vite dans le village. Abigaïl, profitant de la situation pour se venger d'Élisabeth Proctor et récupérer son amant, met en branle une impitoyable machine judiciaire. Deux clans vont alors s’affronter : celui du révérend Parris et de son confrère le révérend John Hale, appelé à l'aide pour démystifier le mal qui s’acharne sur certaines adolescentes du village, et le clan de John Proctor et ses alliés, qui tentent de prouver qu'il n'existe aucun cas de sorcellerie. Tandis que les accusations se multiplient, une cour de justice est formée. Au terme d'un insoutenable procès plongeant Salem dans la colère et la confusion, plus de trente femmes, dénoncées comme sorcières par les instigatrices de l'affaire, seront envoyées en prison puis à la potence. On a vu dans la pièce d’Arthur Miller, écrite, publiée et créée en 1953, une référence aux dérives puritaines remontant à la fondation des États-Unis mais aussi aux ravages provoqués par le maccarthysme, dont Arthur Miller fut l'une des victimes. Les Sorcières de Salem est une œuvre capitale pour se rappeler que la frontière entre raison et folie, entre justice et fanatisme, est parfois - et en tout temps - facilement franchie.