L e nez a ses raisons… que la raison ne connaît pas. Ou ne connaîtrait plus, si l’on en croit le discours ambiant sur le sens de l’odorat devenu inutile chez l’Homme. Et pourtant, plus que jamais et partout, parfums, arômes et fragrances ornent les corps, agrémentent les mets, enjolivent les lieux de vie et les rituels sociaux. Les émotions que procure l’odorat façonnent nos attitudes, préférences et identités. Inconsciemment, elles entérinent des décisions avant même qu’elles n’aient été articulées. Elles auréolent d’acuité les souvenirs de l’enfance ou des premiers émois amoureux. Aussi, quand l’odorat vient à faillir, le vécu des émotions s’érode et le goût même de la vie se fane. Réunissant les réflexions de psychologues, biologistes, anthropologues et philosophes, cet ouvrage illustre la diversité des méthodes et des concepts qui permettent de penser les relations entre olfaction et émotion. Celles-ci sont au cœur des préoccupations actuelles des chercheurs, des cliniciens et des créateurs qui s’intéressent à la qualité des aliments ou des cosmétiques, au bien-être des individus et à la communication interpersonnelle, à la mémoire ou à la remédiation de divers troubles émotionnels.
The nose has its own purposes… that reason does not always grasp. Or does not grasp anymore, if one believes the claim that humans have lost their sense of smell. Nonetheless, and more than ever, hundreds of perfumes, aromas and fragrances surround us every day, so odor-induced emotions shape our attitudes, preferences, decisions and identities. Odor-based emotions unconsciously induce vivid memories of childhood and of our first love. When smell is lost, our emotions are impoverished and our taste for life is lessened. This book, written by biologists, psychologists, anthropologists and philosophers, synthesizes methods and concepts addressing the relationships between olfaction and emotion. These links are currently at the heart of the work not only of scientists and clinicians, but also artists and designers, with a wide interest ranging from food quality and cosmetics, individual well-being and interpersonal communication, to the remediation of various emotional troubles.
Benoist Schaal, biologiste du comportement au CNRS, a dirigé le Centre des Sciences du Goût de Dijon de 2001 à 2009, Camille Ferdenzi est psychologue au Centre Suisse des Sciences Affectives à l’Université de Genève, et Olivier Wathelet est anthropologue à l’Université de Nice Sophia-Antipolis et exerce dans l’industrie du petit électroménager (Groupe Seb).