Il n’est pas de mot qui sonne mieux à l’oreille que celui de guerre à outrance dans un pays qui subit la honte de l’invasion : la guerre à outrance, c’est l’insurrection en masse de tout un peuple contre l’étranger ; c’est le paysan embusqué avec son fusil au coin des haies, ou debout sur le seuil de sa maison, la fourche à la main ! Les populations attendaient l’ennemi dans une indicible terreur. Quand il arrivait après avoir été vingt fois annoncé par de fausses rumeurs, et qu’on voyait s’avancer dans la plaine, graves, silencieuses, sans trompettes ni tambours, sans un cri, sans cliquetis d’armes, les longues colonnes de ses fantassins et de ses cavaliers, quand ses éclaireurs paraissaient la carabine au poing, les plus fermes sentaient battre leur cœur…