Le 7 avril 1987 à 22 h 35, l’avocat français d’origine algérienne André Mécili était assassiné de trois balles de pistolet dans l’entrée de son immeuble du boulevard Saint-Michel, à Paris. Deux mois plus tard, Abdelmalek Amellou, truand notoire, était expulsé vers Alger en « urgence absolue », en application des ordres donnés par Robert Pandraud, ministre de la Sécurité. Or, tout indique que le suspect était bien l’assassin de l’avocat et qu’il avait agi à l’instigation des services secrets algériens. Ben Barka, Curiel, Dulcie September : dans la liste des crimes politiques impunis, le meurtre d’André Mécili occupe une place à part. Il est le point d’application exact du terrorisme de l’État algérien et du cynisme des autorités françaises prêtes à couvrir un déni de justice pour protéger des intérêts inavouables. L’enquête minutieuse menée par Michel Naudy, éclaire cette zone mouvante où se croisent malfrats, agents secrets, policiers corrompus et anciens du S.A.C. C’est là qu’ont été arrêtés les détails de l’exécution d’un homme qui avait le tort d’être démocrate et de s’être réfugié sur ce qu’il pensait être une terre de liberté.