« Pour les militants révolutionnaires qui l’ont voulu et préparé, le mois de mai 1968 n’est que l’affleurement d’un processus permanent de luttes, qu’un jalon posé, qu’une répétition générale où les forces d’avant-garde à peine sorties du giron stalinien ont fait leurs premières armes. Pour eux, Mai est aussi l’occasion de vérifier ou de mettre à jour la théorie révolutionnaire. Comprendre, par-delà les tentatives d’explications sociologiques, le rôle du mouvement étudiant et de son avant-garde, entrevoir ce qui était possible en mai (la constitution d’un double pouvoir) et ne put s’y actualiser, se préparer, politiquement et organisationnellement, à donner à mai les lendemains qu’il mérite, ce sont les tâches des militants... »