Sherlock Holmes, un nouveau limier pour le XXIe siècle - Hélène Machinal, Gilles Menegaldo & Jean-Pierre Naugrette

Sherlock Holmes, un nouveau limier pour le XXIe siècle

Par Hélène Machinal, Gilles Menegaldo & Jean-Pierre Naugrette

  • Date de sortie: 2018-09-04
  • Genre: Critique littéraire

Description

La popularité actuelle de Sherlock Holmes, son importance dans notre paysage, posent la question de savoir pourquoi il est, plus que jamais, notre contemporain. Notre société, plus victorienne qu’il n’y paraît, voit monter un certain nombre d’angoisses et d’inquiétudes urbaines – économiques, sociales, médicales – qui ravivent du même coup le paradigme d’un enquêteur quasi infaillible, capable de résoudre, avec rapidité, élégance et brio des énigmes pourtant retorses, défiant les compétences de la police officielle. Un retour au texte de Conan Doyle montre pourtant que ce paradigme est instable, que le détective est capable de toutes les métamorphoses et de tous les déguisements. Le fait que la série de la BBC Sherlock transpose aujourd’hui avec une aisance ludique l’univers créé par Conan Doyle dans le Strand Magazine à la fin des années 1880 illustre la foncière plasticité et adaptabilité de la figure du célèbre détective, jusque dans le monde des téléphones portables et d’Internet qui est le nôtre. Les actes du colloque international « Sherlock Holmes : un nouveau limier pour le XXIe siècle » tenu à Cerisy-la-Salle en 2014 remontent aux sources mêmes du mythe littéraire pour suivre les évolutions subies par ce couple éminemment malléable qu’est le duo formé par Sherlock Holmes et le Dr Watson. Des premières adaptations pour l’écran muet, réalisées du vivant même de l’auteur, jusqu’aux séries télévisées actuelles, entre réécritures et pastiches qui passent par le cinéma, la BD, et la littérature, les auteurs ici réunis traquent les formes esthétiques et les supports divers qui ont porté l’image protéiforme du détective et de son acolyte jusqu’à nous, creusant le personnage aux attributs si reconnaissables pour mieux en dégager la profondeur. Venu à nous « d’un Londres de gaz et de bruine », Sherlock Holmes est bien, selon Borges, « une de ces bonnes manies qui nous restent ».

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