Le titre de l'ouvrage le dit : une musique dans un film ne s'y dissout
pas, mais elle en est modifiée tout en le modifiant. C'est dans le
film même qu'il faut l'étudier. Ce retour aux œuvres, à leur vision et à leur
écoute – à leur « audio-vision » – fait apparaître, loin des professions de
foi abstraites, la richesse des scènes, des effets, des situations. Le cinéma
est, étymologiquement, ce mouvement que le mouvement de la musique
tantôt entraîne et soutient, et tantôt immobilise et charme.
Depuis la première édition de cette somme, le quart de siècle écoulé a
vu apparaître de nouvelles formules de présence de la musique au cinéma
et de nouveaux auteurs ; l'intérêt pour le thème n'a cessé de croître, en
même temps que l'accès aux œuvres musicales et cinématographiques
– par câble, tablettes, « baladeurs » internet, vidéo à la demande – s'est
diversifié. Cette nouvelle édition de La Musique au cinéma, refondue
et complétée, en tient compte et en montre l'impact dans les films eux-mêmes.
Elle propose aussi une chronologie réactualisée, se concentrant
notamment sur soixante films marquants parmi des milliers.
Une ronde internationale de noms et de films, de chansons et
de danses, d'images et de sons tourbillonne dans ces pages, du cinéma
expérimental aux films-opéras, de Claude Debussy au Kasai Allstars du
Congo, en passant par Ennio Morricone, Arvo Pärt et Hans Zimmer, de
Bernard Herrmann à Michel Legrand, du Chanteur de jazz à Birdman, de
Jean-Luc Godard à Jia Zhangke, et de Nino Rota à Federico Fellini.
Compositeur de musique concrète, réalisateur de films et d'oeuvres audiovisuelles,
cofondateur de l'association Acoulogia qui se consacre à des
formations, Michel Chion a publié une trentaine d'essais, dont plusieurs sur
le son et le langage au cinéma, et, chez Fayard, sur l'oeuvre de Pierre Henry,
la symphonie romantique et la musique à programme.
La première édition de cet ouvrage a reçu en 1995 le Prix du Syndicat
français de la Critique de cinéma
Deuxième édition revue et augmentée