Qu’il soit présent dans un film sous la forme de son générique, des sous-titres pour les films muets ou les versions originales, mais aussi de lettres écrites ou lues, d’écrans d’ordinateurs, d’inscriptions magiques, d’enseignes lumineuses ou de pancartes dans la rue proclamant un interdit que les personnages ignorent ou transgressent, l’écrit au cinéma n’a pas seulement un rôle utilitaire ou anecdotique. Il crie muettement son importance et dialogue symboliquement avec les voix du film, avec le récit, avec l’espace cinématographique. Il nous rappelle aussi que « graphe » dans « cinématographe » veut dire « écrit », et que le cinéma se situe par rapport au livre en situation d’héritage voire de rivalité.
Déroulant au fil de nombreux exemples un parcours poétique en forme de frise, l’auteur envisage la question depuis les origines du « septième art » jusqu’à ses formes les plus récentes, où l’écrit en deux dimensions doit redéfinir sa place dans les trois dimensions du relief. Un écrit jamais totalement assimilable par le cinéma, et qu’on appellera pour cette raison « l’excrit ».