Il était une fois, dans le Nord, un petit garçon trop tôt privé de soutien. Ce n’est pas le début d’un conte de fées, et pourtant... Y a-t-il réussite plus exemplaire et plus totale que celle de Jean Mineur ? Mais d’abord, qui est Jean Mineur ? Le voici, dépeint par Jean Anouilh dans sa préface : « Un petit Mineur qui a quitté l’école à quatorze ans, qui sait qu’il ne sait rien, mais qu’il peut apprendre et gagner sa vie en même temps au milieu des hommes indifférents ou hostiles... Un petit animal-homme, au cœur tendre, aux griffes dures, mais au regard droit. » Sans Jean Mineur, les amateurs de salles obscures connaîtraient encore la sinistrose des longs entractes. Jean Mineur, c’est le film publicitaire, il l’a créé et imposé. Quelques grands metteurs en scène d’aujourd’hui y ont fait leurs premières armes et ne dédaignent pas d’y revenir. Souvent, ces petits films sont des chefs-d’œuvre de technique et d’humour, dont certains protagonistes sont devenus des vedettes à part entière. Souvenez-vous du petit bonhomme blond aux yeux étonnés qui passait en dernier : « Balzac 00.01 vous connaissez ? demande Jean Anouilh. Le petit Tintin-Mineur qui tape toujours dans le mille. Mais lisez donc comment on arrive à taper enfin dans le mille et faites lire à vos garçons de 1981 qui ont, eux, trop écouté les leçons de facilité de la publicité. À tout hasard. »