L’Asie du Sud-Est possède une triste originalité : elle est en guerre depuis vingt-cinq ans. Luttes internes entre groupes ethniques ou clans politiques, combats de libération contre les anciens colonisateurs, puis contre de nouvelles hégémonies. Le conflit vietnamien est le plus grave, mais le sang coule aussi au Laos, aux Philippines, en Thaïlande, en Indonésie, en Birmanie. Ceylan n’échappe pas aux querelles linguistiques, ni la Malaisie aux divisions raciales. Tous les « Grands » sont intervenus, ou interviennent dans cette zone. Pour Jacques Decornoy, L’ « Asie du Sud-Est » demeure une formule utile, mais que les oppositions locales, encore attisées par l’étranger, vident de sens. Cette vaste région doit pouvoir se retrouver dans la paix, face à ses propres problèmes. Elle ne doit pas servir de champ de bataille aux divergences qui séparent Américains, Chinois et Soviétiques.