Dans cet essai bref et étincelant, Jean-Claude Guillebaud s'insurge contre la désespérance qui habite nos sociétés. Il nous convainc que, décidément, l'avenir a besoin de nous. Ce texte de combat est l'un des plus personnels qu'il ait écrit.
"J'aimerais trouver les mots pour dire à quel point m'afflige la désespérance contemporaine. Elle est un gaz toxique que nous respirons chaque jour, sans réfléchir. Or, la réalité n'est jamais aussi sombre. Ombres et lumières y sont toujours mêlées. L'espérance n'implique donc ni aveuglement ni sotte crédulité. Elle est lucide, mais têtue. J'y repense chaque matin à l'aube, quand je vois rosir le ciel au-dessus des toits de Paris ou monter la lumière derrière la forêt, chez moi, en Charente... L'espérance a partie liée avec cet infatigable recommencement du matin. Elle vise l'avenir mais se vit aujourd'hui, les yeux ouverts. Avec passion."
J.-C. G.