Peu de femmes, et surtout peu de danseuses, ont une personnalité aussi diverse, une vie aussi passionnante, une carrière aussi étonnante, que Ludmilla Tchérina. Ballerine, vedette de cinéma, peintre, ou tout simplement épouse qui ne se laisse pas prendre au mirage de la gloire, Ludmilla Tchérina nous donne d’elle-même des aspects toujours nouveaux. Femme d’une rare beauté, elle ne craint pas de s’enlaidir pour se transformer en Bonaparte ; danseuse romantique, elle réussit le tour de force de devenir la tragédienne du Martyre de Saint-Sébastien et de faire triompher le rôle à l’Opéra ; coquette, elle passe des heures à peindre et à dessiner, sans souci des mains qui s’abîment, ni de la fatigue qui s’abat sur elle. Le livre de Nicole Hirsch veut faire découvrir une Ludmilla Tchérina souvent mal connue, et surtout jugée de façon incomplète d’après un aspect seulement de son talent. Critique musical et chorégraphique d’un grand quotidien, toujours désireuse de pénétrer l’aspect humain d’une œuvre, d’un être ou d’un événement, l’auteur s’est attaché — dans ce livre — à faire vivre Tchérina de cette vie qui fut dramatique et heureuse tour à tour. Tant il est vrai que la psychologie et l’existence des personnages, tout comme leur comportement, traduisent également leur personnalité artistique.
