Champavert : Contes immoraux (Edition Intégrale - Version Entièrement Illustrée) Pétrus Borel Descriptif : Sept histoires de violence et de passion qui ne reculent devant aucun bel excès. Borel dresse pour nous un théâtre de sang qui anticipe moins sur la frénésie surréaliste que sur la poétique de la Cruauté. L'un des meilleurs exemples de la littérature «cadavéreuse» et du genre frénétique, caractérisés par la recherche systématique du hideux, des péripéties sanglantes et des images atroces, parfois disposées sans souci de logique. Mais Pétrus Borel dépasse ces conventions pour conférer à son recueil la consistance d'une aventure littéraire : celle d'un écrivain narrant sa courte vie et sa mort. Dans une «Notice sur Champavert», Pétrus Borel, mystifiant le lecteur, annonce son suicide et affirme que Champavert et lui ne font qu'un, puis il en trace le portrait et donne quelques extraits des Rhapsodies. Les sept contes traitent un même motif : l'amour trompé, avec pour objet une femme souvent contrainte ou violée. Chaque titre désigne un héros possible, défini par une qualité ou une fonction. L'immoralité (le titre général s'oppose aux Contes moraux de Marmontel) réside d'abord dans le fait que le mari ou l'amant trompés sont le plus souvent des victimes et que le coupable n'est que rarement puni. Extrait : On recommande toujours aux hommes de ne rien faire d’inutile, d’accord ; mais autant vaudrait leur dire de se tuer, car, de bonne foi, à quoi bon vivre ?… Est-il rien plus inutile que la vie ? une chose utile, c’est une chose dont le but est connu ; une chose utile doit être avantageuse par le fait et le résultat, doit servir ou servira, enfin c’est une chose bonne. La vie remplit-elle une seule de ces conditions ?… le but en est ignoré, elle n’est ni avantageuse par le fait, ni par le résultat ; elle ne sert pas, elle ne servira pas, enfin, elle est nuisible ; que quelqu’un me prouve l’utilité de la vie, la nécessité de vivre, je vivrai…