Au début du XXe siècle, le maire de Nouméa prédisait l’extinction de la « race canaque » dans un délai de dix ans. Aujourd’hui les Kanak sont plus de cent mille et ambitionnent de diriger leur territoire de manière autonome.
Le missionnaire protestant Maurice Leenhardt qui a œuvré en Nouvelle Calédonie dans le premier quart du 20e siècle est l’un des artisans de cette renaissance. Animé d’un profond amour pour le peuple kanak et d’une grande admiration pour sa culture, il a su écouter, comprendre, pour mieux rendre à cette population l’envie de vivre, la fierté de son identité, la volonté de construire son avenir. Après vingt-cinq ans d’immersion complète dans la culture kanak, Maurice Leenhardt est devenu ethnologue et universitaire. Il a contribué à donner à cette culture ses lettres de noblesse. Son espérance, liée à ses convictions évangéliques, tablait sur un dépassement des clivages ethniques. L’héritage de Maurice Leenhardt pourrait aujourd’hui nourrir le débat en vue d’une solution consensuelle, à l’heure où tout le monde en Kanaky-Nouvelle-Calédonie rêve, comme lui, d’un « Destin commun » sur cette terre du Pacifique.