Manon Lescaut (Edition Illustrée) - Abbé Prévost

Manon Lescaut (Edition Illustrée)

Par Abbé Prévost

  • Date de sortie: 2022-11-27
  • Genre: Classiques

Description

Manon Lescaut (Edition intégrale - Version Entièrement Illustrée) * Inclus une biographie de l'Abbé Prévost Résumé : "Manon était une créature d'un caractère extraordinaire. Jamais fille eut moins d'attachement qu'elle pour l'argent, mais elle ne pouvait être tranquille un moment avec la crainte d'en manquer. C'était du plaisir et des passe-temps qu'il lui fallait. Elle n'eût jamais voulu toucher un sou, si l'on pouvait se divertir sans qu'il en coûte." L’Histoire du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut, aujourd’hui plus communément appelée Manon Lescaut, est un roman-mémoires de l’abbé Prévost faisant partie des Mémoires et Aventures d’un homme de qualité qui s’est retiré du monde. Le livre étant jugé scandaleux à deux reprises (1733 et 1735), saisi et condamné à être brûlé, l’auteur publie en 1753, une nouvelle édition de Manon Lescaut revue, corrigée et augmentée d’un épisode important. Les qualités humaines du roman séduisirent rapidement le public et en feront sa célébrité. Extrait : Je suis obligé de faire remonter mon lecteur au temps de ma vie où je rencontrai pour la première fois le chevalier des Grieux. Ce fut environ six mois avant mon départ pour l’Espagne. Quoique je sortisse rarement de ma solitude, la complaisance que j’avais pour ma fille m’engageait quelquefois à divers petits voyages, que j’abrégeais autant qu’il m’était possible. Je revenais un jour de Rouen, où elle m’avait prié d’aller solliciter une affaire au parlement de Normandie, pour la succession de quelques terres auxquelles je lui avais laissé des prétentions du côté de mon grand-père maternel. Ayant repris mon chemin par Évreux, où je couchai la première nuit, j’arrivai le lendemain pour dîner à Passy, qui en est éloigné de cinq ou six lieues. Je fus surpris, en entrant dans ce bourg, d’y voir tous les habitants en alarme. Ils se précipitaient de leurs maisons pour courir en foule à la porte d’une mauvaise hôtellerie, devant laquelle étaient deux chariots couverts. Les chevaux qui étaient encore attelés, et qui paraissaient fumants de fatigue et de chaleur, marquaient que ces deux voitures ne faisaient que d’arriver. Je m’arrêtai un moment pour m’informer d’où venait le tumulte, mais je tirai peu d’éclaircissement d’une populace curieuse, qui ne faisait nulle attention à mes demandes, et qui s’avançait toujours vers l’hôtellerie en se poussant avec beaucoup de confusion. Enfin un archer, revêtu d’une bandoulière et le mousquet sur l’épaule, ayant paru à la porte, je lui fis signe de la main de venir à moi. Je le priai de m’apprendre le sujet de ce désordre. « Ce n’est rien, monsieur, me dit-il ; c’est une douzaine de filles de joie que je conduis, avec mes compagnons, jusqu’au Havre-de-Grâce, où nous les ferons embarquer pour l’Amérique. Il y en a quelques-unes de jolies, et c’est apparemment ce qui excite la curiosité de ces bons paysans. »...

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