Dans l’Afrique « précoloniale », les regroupements socioculturels débordaient les cadres restreints de la parenté ou du voisinage, sans forcément se calquer sur les frontières d’une construction étatique ; elles se fondaient sur des solidarités élargies de type religieux, culturel, économique, contrôlant des espaces d’échanges et de rencontres. Voilà un champ d’études proposé à l’historien en Afrique, loin d’une approche tribaliste. Les trente études réunies dans cet ouvrage analysent les dynamiques historiques qui ont forgé les consciences ethniques comme toutes les autres "communautés imaginées". La complexité des constructions collectives, sociales et politiques propres à chaque région d'Afrique a été artificiellement simplifiée et figée dans les lectures et les pratiques coloniales qui ont souvent été intériorisées bon gré mal gré par les colonisés eux-mêmes.