Dans cette étude sur Nietzsche, l’auteur œuvre à conscientiser son sujet. Il n’est pas de ces penseurs des universités qui torturent un philosophe enchaîné, qu’ils font balbutier et baver aux tisons et aux forceps, pour finalement le détruire. Ici l’auteur, qui est aussi un poète, n’aspire qu’à la guérison de son sujet et de son entourage, proche ou lointain. Il le diagnostique et lui parle, l’ausculte, l’accompagne dans ses promenades au grand air, sonde son humeur parfois abyssale, parfois légère, et, chemin faisant, leur relation s’enrichit de la parole du fameux malade, qui reprend confiance, vigueur, goût et indépendance. Que demander de plus à un médecin ? Peut-être la discrétion. Et comment le remercier ? Par la reconnaissance. C’est pourquoi, vous qui attendez des résultats, des réponses à vos questions et des nouvelles qui vous fassent espérer en l’art du médecin qu’est l’auteur, voici des paroles, voici mes recherches et voici les pistes que suivront les plus lucides et pragmatiques des lecteurs intéressés et concernés par le mal de Nietzsche — et par le mien, car je reviens, moi aussi, de là-bas, de très loin, d’où nul ne revient sans quelque originalité, même aux yeux de ceux qui pensent avoir tout vu.