Une seule règle : garder ses ennemis proches de soi…
Pour assouvir sa soif de vengeance, Andy a un plan : se rapprocher de Talia, la cousine de l’homme qu’il cherche à faire tomber.
Et pour rester proche de sa cible, quoi de mieux que d’emménager avec elle sous prétexte d’assurer sa protection ?
En devenant le chauffeur et bodyguard de l’héritière de l’empire Cruz, Andy sait qu’il touche au but.
Mais Talia ne veut pas de lui malgré leur attirance étouffante. Arrivera-t-il à gagner sa confiance au risque de la trahir ? Entre sentiments naissants et honneur indéfectible, Andy va devoir faire un choix…
Attention, certaines scènes peuvent heurter la sensibilité des lecteurs.
***
Je fais abstraction de sa façon de me rappeler que je ne peux pas le congédier pour me concentrer sur la nouvelle information. Je croyais qu’il se contenterait de rester sagement dans la dépendance, mais ma mère lui a aussi donné le droit de venir dans ma partie de la maison.
Comme il continue de s’affairer dans la cuisine – dans ma cuisine – je le questionne :
– Vous allez cuisiner ici ?
– Où d’autre ? J’utiliserais bien le barbecue du jardin, mais avec ce temps de chien, je ne peux pas. Et puis les barbecues, c’est mieux quand il y a du monde, non ?
– Je veux dire… Vous n’avez pas d’installations prévues pour ça dans votre chambre ?
Il lève les sourcils des oignons qu’il est en train d’éplucher et m’observe comme si je venais de sortir une débilité.
– C’est une chambre. Vous avez une cuisine vous dans votre chambre ?
Même si je n’aime pas le ton sur lequel il le dit, il marque un point. J’espérais que son cabanon serait plutôt une sorte de studio tout équipé et que je n’aurais pas à le voir dans ma maison.
– Qu’allons-nous partager d’autre ? grincé-je entre mes dents.
Il ne me regarde pas, trop occupé à couper un oignon, mais lorsque je vois son sourire s’élargir, je comprends que la situation l’amuse bien plus que moi. Je suis sur le point de lui demander ce qui le fait sourire de la sorte quand il relève la tête, et sans s’arrêter de couper le légume, il accroche des yeux joueurs aux miens. Ses yeux gris semblent me dire : « Tout ce que vous m’autoriserez à partager avec vous. » Ma gorge se dessèche alors soudainement.
Vivement qu’il parte. Je n’évite pas le sexe opposé depuis des années pour finir troublée par le premier venu.
– Combien voulez-vous ?
Il se fige net.
– Vous essayez de m’acheter ?
– Je vous offre le double de ce que ma mère vous paie pour que vous quittiez ma maison.
Je vois l’intérêt traverser ses yeux mais il est vite remplacé par de la froideur.
– Je peux vous payer une chambre d’hôtel, proposé-je.
Il ne cille même pas.
– Un studio dans le centre-ville ? repris-je, prête à lui proposer n’importe quoi pour qu’il s’en aille.
– Pourquoi cherchez-vous autant à vous débarrasser de moi ? Vous ne me connaissez même pas. Vous avez des choses à cacher ?
– Je préfère la solitude.
– Votre mère ne semble pas du même avis. Vous perdez votre temps avec moi, c’est elle qu’il faut chercher à convaincre.
La douce odeur des oignons et de l’ail qu’il commence à faire revenir dans une poêle me chatouille les narines et c’est exactement à cet instant que mon traître de ventre se met à gargouiller.
Avec mon déménagement et mon besoin de tout terminer le plus rapidement possible, j’ai complètement oublié de déjeuner et je viens de me rendre compte que je meurs de faim.
Nos regards se croisent à nouveau. Un sourire narquois se dessine sur ses lèvres.
– Vous vous joignez à moi ? Je réussis le risotto comme personne.
Dîner avec lui ? Dîner avec un homme… Ça faisait un moment que je n’y avais plus pensé. Mais je ne lui donnerai certainement pas ce plaisir. Je me dirige vers ma nouvelle chambre et juste avant le couloir, je m’arrête pour ordonner fermement.
– Faites ce que vous avez à faire et allez-vous-en.
Dark Driver, d'Arielle Héra, histoire intégrale
