Ce sont des années où le progrès semble porter l'humanité entière, sur son grand dos, vers un avenir de paix, de prospérité, de richesse et de fraternité. Mais dans ces mêmes années, des têtes sont encore coupées devant un public payant, des gens pourrissent en prison, des gens sont laissés à l'abandon pour une culpabilité qui n'a pas toujours été prouvée au-delà de tout doute raisonnable. Hugo parle au nom de l'humanité, comme il le fait toujours, et il le fait par la voix d'un homme ordinaire, d'un condamné ordinaire, d'un misérable qui représente tous les misérables de toutes les nations et de tous les temps. Un crime dont nous ne connaissons pas les détails l'a fait jeter dans une cellule. Des gens dont nous ignorons les noms disposent de sa vie, comme des divinités autoproclamées. Une angoisse dont on ne connaît que trop bien la lame le torture, jour après jour, et lui fait souhaiter que le temps passe de plus en plus vite. Vers la fin de l'attente, que ce soit la libération ou l'oubli.