Douvan soufwans twel-vivan lé Zantiy, an magma-dinité lévé an tjè latè.
La pollution de la Martinique et de la Guadeloupe au chlordécone constitue l’une des plus grandes catastrophes environnementales de la Ve République. Elle révèle l’habiter colonial, cette manière destructrice, raciste et patriarcale d’habiter la Terre instaurée par les colonisations et esclavages de la modernité capitaliste. Les révoltes volcaniques des peuples antillais entendent bien défaire les plantations, les sciences, l’État et l’imaginaire national qui s’accommodent de leur déshumanisation. Par un geste interdisciplinaire et poétique, S’aimer la Terre déplie les facettes de ce scandale et propose une manière de faire monde portée par l’exigence décoloniale d’un amour de la Terre.
Malcom Ferdinand est un politiste et philosophe martiniquais. Chercheur au CNRS (IRISSO / Université Paris Dauphine-PSL), il a publié au Seuil en 2019 Une écologie décoloniale. Penser l’écologie depuis le monde caribéen qui a obtenu le prix de la Fondation de l’écologie politique 2019 et le Prix Fetkann ! Maryse Condé, catégorie Recherche 2020. Il copréside l’Observatoire Terre-Monde.