Faire parler un mythe est un défi scientifique ; lui donner la parole, un défi romanesque. Pour le relever, il ne faut pas seulement posséder son sujet, il faut en être possédé.
À suivre cette épopée intime où la reine d'Égypte dit " je " et parle librement de sa vie, le lecteur découvre un monde insoupçonné de beautés voluptueuses et de dangereuses ténèbres, qu'il frémisse aux périls de la survie de Cléopâtre à la cour des Ptolémées, remonte le Nil avec César, plonge dans les bas-fonds d'Alexandrie avec Antoine, assiste à la défaite d'Actium, puis aux banquets de la société de " Ceux qui vont mourir ensemble ", comme s'il y était.
Cette femme d'État, grecque par le sang et égyptienne par sa terre d'adoption ‒ peut-être la plus diffamée de l'histoire ‒ écrit ici un plaidoyer d'outre-tombe pour elle-même, mais aussi pour les peuples de la Méditerranée. Et, comme Alexandre le Grand, elle fit sienne la langue des dieux : elle s'identifia à Vénus-Aphrodite et à Isis.
Sydney H. Aufrère et Pascal Charvet allient le romanesque ‒ la découverte à Rome des papyrus des Mémoires secrets ‒ aux savoirs historique, archéologique, religieux et littéraire les plus rigoureux. En éclairant ainsi l'énigmatique Cléopâtre, ils nous font accéder naturellement à une forme de vérité sur elle et son temps.