Il y a les filles « de » qui donneraient tout pour ne pas l’être. Celles dont le géniteur est montré du doigt. Celles qui ont honte. Alice Guitton a fait partie de cette caste.
Elle a grandi dans un univers familial toxique face à un père maltraitant, manipulateur et qui a su contourner un système judiciaire défaillant pour assouvir ses pulsions destructrices. Si elle a échappé aux abus incestueux de son père, elle est pourtant devenue le jouet d’un autre prédateur. Alors comment sortir de ce cercle infernal, de cette perversité psychologique qui conditionne un enfant maltraité à devenir une victime désignée ?
C’est ce combat que raconte Alice, pour libérer sa parole, faire reconnaître devant la cour son calvaire et se reconstruire sur les ruines d’une enfance saccagée.
Elle nous dit l’effroi au quotidien et la farouche volonté de tenir tête, avec panache, avec fierté, parce qu’on se doit à soi-même de survivre.
Écrire, c’est sortir de l’effacement quand on a été abusé.
Alice Guitton le prouve dans chaque page de ce texte qui prend au ventre et au cœur. Déchirant et nécessaire, son récit nous enjoint de regarder autour de nous. Il est des enfants, nombreux, qui espèrent qu’un adulte comprendra leurs appels silencieux.