Sous l’impulsion de William Morris, de nombreuses maisons d’édition, portées par le Mouvement des Arts et de l’Artisanat et par le Renouveau celtique, voient le jour au début du xxe siècle en Irlande. La plupart poursuivent la quête du « Beau Livre » au service d’une littérature de qualité. Entre 1967 et 1974, l’Irish University Press contribue à modeler le paysage éditorial ; la Raven Arts Press se distingue par son esprit non conformiste qui rejette les valeurs de la Renaissance irlandaise, mais permet de découvrir de jeunes talents ou réédite des auteurs oubliés. L’étude de la production et la circulation des publications révèle à la fois le désir d’affirmer une identité nationale dans laquelle s’inscrit l’intérêt pour le gaélique et la volonté de diffuser les idées dont le journal de propagande publié par la « Sinn Féin Printing and Publishing Company » est l’un des exemples. Encouragé par la création d’Aosdána, l’écrit irlandais témoigne d’une diversité que les auteurs de la Field Day Anthology ont cherché à retranscrire. À partir de 1830, la presse périodique profite de l’essor de la lecture et de l’imprimerie ; moins coûteuse que le livre, elle devient pour les Irlandais la principale voie d’accès à la littérature. L’abondance des magazines, tels que Dublin University Magazine, Studies et The Honest Ulsterman, illustre alors la variété des préoccupations sociales et culturelles. Dirigé par Jacqueline Genet, Sylvie Mikowski et Fabienne Garcier, Le Livre en Irlande : l’imprimé en contexte retrace ces évolutions.