Beaucoup de bananes et un peu de canne à sucre pour le rhum : la Martinique vit toujours, pour une part importante, de ces grandes cultures tropicales d’exportation. Mais pour combien de temps ? La concurrence de pays voisins à faibles coûts de main d’œuvre, la fragilité des soutiens de l’Union européenne, font aujourd’hui de cette question une urgence. La Martinique s’interroge sur les espoirs qu’elle peut fonder dans le développement d’une « agriculture biologique » pour répondre à ces défis. Dix-sept chercheurs, experts de l’agriculture tropicale d’une part et des techniques « bio » d’autre part, ont ensemble étudié dans quelles conditions le développement d’une agriculture biologique, certifiée ou non, est possible. Comment l’île peut-elle trouver ses débouchés et contribuer à revaloriser l’image de l’agriculture, en tissant de nouveaux liens entre agriculture et alimentation ? Tel est l’enjeu de cette expertise. With a large output of bananas and some sugar cane for rum, Martinique still largely earns its living from these major tropical exports. But how much longer can this last? With competition from neighbouring countries with low labour costs and the uncertain future of European Union support, this is now an urgent question. What hopes can Martinique place in developing organic farming as a way of confronting these challenges? To answer this question, researchers specialising in tropical agriculture and in organic farming methods joined forces to examine the conditions for developing organic farming, certified or otherwise, in Martinique. What crop rotations could be used, and in which parts of the island? What outlets would there be for what products? And how can the image of agriculture be improved by rebuilding the links between food, farming and the land in Martinique? In answering these questions, the experts provide useful insights for all Southern countries wishing to opt for organics, a growth sector in the North.