Ce deuxième tome des Cahiers de Michèle Cotta est à l’évidence le plus captivant, le plus lourd de révélations. C’est la période qui voit se consommer le divorce entre Giscard et Chirac, mais aussi se lézarder l’Union de la gauche, et, au sein du PS, s’opposer partisans et adversaires d’une candidature Rocard, avant que, par un de ces coups de maître dont il a le génie, François Mitterrand impose la sienne et l’emporte.
C’est aussi l’époque où le PC brille de ses derniers feux et voit s’embraser la polémique autour du passé de Georges Marchais au STO, et – il y a un quart de siècle déjà – l’intense débat sur l’opportunité de participer aux JO de Moscou, là où sont bafoués les droits de l’homme…
C’est ensuite le récit pittoresque des premiers pas de la gauche au pouvoir, ses enthousiasmes, ses ratés, ses ingénuités, ses novations, ses bêtises. C’est la menace puis l’entrée en application du grand tournant de la rigueur, la victoire de la droite aux législatives de 1985, la première cohabitation avec Chirac à Matignon. Ce tome 2 se clôt sur un suspense : le Président briguera-t-il un second mandat ? Autour de cette perspective, c’est un feu d’artifice d’hypothèses parmi les plus baroques et de coups parmi les plus tordus...
Rarement un document politique aura autant mérité qu’on dise de lui qu’il se lit comme un roman.