Les événements du dernier demi-siècle et le changement rapide de nos sociétés ont modifié notre rapport au temps, et en particulier la référence à un avenir qui paraissait devoir être toujours meilleur. L’espérance de l’individu face à sa mort, les représentations dont la société pare son futur, le discours politique en sont profondément affectés. La promesse se raréfie. Lorsqu’elle perdure sous une forme ou une autre, elle perd de sa crédibilité et de sa superbe. A-t-on cru naïvement aux promesses d’avenir jusqu’alors ? Prend-on la mesure d’un temps plus « raisonnable », à hauteur d’homme, butant sur la finitude ?
L’ouvrage étudie cette évolution de notre rapport à l’avenir, à partir des fondements bibliques et de leurs actualisations dans le salut chrétien, de leurs réinterprétations modernes par l’optimisme des Lumières, jusqu’aux développements contemporains qui semblent nous introduire dans un rapport au temps inédit.
L’enjeu ici, pour des approches de différentes disciplines, est de donner de l’intelligibilité à ce qui paraît en détruire, et de tracer une histoire alors même qu’elle semble s’achever : sommes-nous à la fin des temps, au bout de l’histoire, ou bien en transition dans notre conception de la temporalité ? Dans quelle sorte de récit pouvons-nous aujourd’hui entrer qui puisse intégrer ce soudain obscurcissement de l’avenir ?