Personnage attachant que celui — encore méconnu — de Christine de Pisan : à travers ses écrits, en vers et en prose, la fille de l'astrologue-astronome de Charles V, née en 1365, n'hésite pas à revendiquer sa condition de femme ; elle est sans doute la première féministe avant la lettre... Et pourtant, le sort lui est contraire ; devenue veuve à vingt-cinq ans, tombée en disgrâce au sein de la Cour, elle doit affronter, tour à tour, la morgue des nantis, la servilité des gens de justice, et la mesquinerie des universitaires parisiens (de l'époque !) qui se refusent à admettre qu'une femme — c'est-à-dire, à leurs yeux, une créature inférieure — puisse avoir accès au savoir... Un peu à la façon d'une belle histoire, elle aura toutefois la satisfaction de voir, à la fin de sa vie, surgir une femme qui réveillera les passions et redonnera foi au peuple de France. Christine de Pisan, qui s'est tue depuis onze ans, reprendra la plume pour célébrer celle que nous appelons Jeanne d'Arc...