Dominique Viart a écrit sur Claude Simon (La mémoire inquiète), a proposé un tableau critique d’ensemble du champ contemporain (avec Bruno Vercier : La littérature française au présent, 2006). Il a aussi fondé ou participé à de nombreuses revues, dont Ecritures contemporaines. Et récemment publié le Folio avec dossier critique des Vies minuscules de Pierre Michon.
Mais il est aussi professeur, et a su faire de Lille 3, avec son équipe, un lieu étonnant de recherches et de débats théoriques, nous sommes pas mal d’écrivains à y avoir été plancher et pouvoir en témoigner. Quelques anciens textes sur remue.net.
Enfin, il y a que c’est Dominique Viart : depuis des années, et tout simplement aussi par la confiance et l’amitié qui s’établissent si vite avec lui, sa capacité d’écoute, sa façon de renvoyer la balle, il est reçu par ses collègues "vingtièmistes" du monde entier. Nous en sommes les premiers bénéficiaires, dotés maintenant d’amitiés et de contacts tout autour du monde (n’est-ce pas, Michael Sheringham et les autres...). Pourra en témoigner cet enregistrement proposé par Patrick Rebollar.
L’an dernier, au CIEREC de Saint-Etienne, c’était mon tour, après Echenoz et Michon, d’être l’invité du colloque préparé par lui-même et Jean-Bernard Vray (et comme j’aurais aimé que mes amis universitaires - alors même que j’ai dans mon ordinateur toutes leurs interventions, polémiques, digressions, fassent choix d’une publication électronique...).
Dès lancé ce projet publie.net, la présence de Dominique Viart était pour moi symbolique et importante. Pas seulement produire des textes, mais déchiffrer dans quel champ ils s’installent, et comment ils le travaillent.
Dominique répond par un texte d’écart, et je vois bien un petit sourire ironique en cliquant sur envoi... Sommes-nous, côté écriture, fiction, en possession de projet ? Il ne parle pas d’oeuvre, et pas non plus d’enjeu, ou perspective. Mais bien de construction qu’on oriente, avec intention et volonté.
Dans ce texte, on retrouvera les tentatives de la Nouvelle fiction, se démarquant mais mimant le Nouveau Roman, qui hante le fond de cette étude : la notion d’avant-garde vaut-elle pour nous autres, ou bien les auteurs plus jeunes que nous souhaitons accueillir ici ?
On retrouvera un flash-back sur une tentative qui nous hante tous, et à laquelle j’ai énormément pensé en lançant ce projet : les 2 numéros de la Revue de littérature générale d’Olivier Cadiot et Pierre Alferi chez POL.
On y trouvera Michel Deguy, Jean-Marie Gleize forcément (et son utlisation du terme manifeste, on y parlera du lyrisme critique de Jean-Michel Maulpoix, bien trop discret ces temps-ci.
On parlera enfin, ou aussi, de Pascal Quignard et de Pierre Michon : et si le "non-projet" était la condition même de l’avancée contemporaine ?
Avec Projet, nous souhaitons compléter notre rubrique voix critiques par des ensembles ouvrant à débat et recherches...