Dans "Les Vrilles de la vigne", premier des vingt-trois contes et nouvelles du recueil, un jeune rossignol se retrouve empêtré dans les vrilles d’une vigne. Il réussit à s’en libérer mais doit ensuite se tenir éveillé et chanter toutes les nuits pour préserver sa liberté reconquise. Le sens qui se dégage de ce conte est intimement lié à la vie même de Colette, qui à l’époque vient de rompre le lien d’emprise de Willy et Georgie Raoul-Duval. Après cette libération, il s’agit désormais pour elle de conquérir son autonomie dans et par l’écriture. Ce qui suit de sa vie sentimentale, érotique et / ou professionnelle avec des personnages réels – Willy (Henry Gauthier-Villars), Missie (Mathilde de Morny), Valentine (Valentine de Saint-Point) – et de ses réflexions sur l’amour, les bêtes ou encore le music-hall (elle devient mime, danseuse, actrice) – se retrouve sous plusieurs autres métaphores et motifs littéraires s’entrelaçant tout au long du livre, chaque texte étant lui-même une variation dans un jeu infini de kaléidoscope entre la vie et l’écriture.