Jamais l’accord sur les objectifs et les valeurs de l’éducation n’a été aussi large : tout le monde se retrouve dans l’idéal d’une éducation vraiment démocratique.
Mais jamais l’incertitude n’a été aussi grande quant aux moyens à employer pour y parvenir. Les divisions font rage chez les professionnels de l’éducation. Les uns souhaitent le retour à des pratiques qui, disent-ils, ont fait leurs preuves ; les autres s’efforcent d’adapter les discours et les pratiques à une réalité sociale nouvelle et confuse. L’effort des trois auteurs est ici de repenser radicalement le lien entre démocratie et éducation, en s’interrogeant cette fois sur les conditions de l’enseignement. Car nous nous accordons tous pour dire que l’école doit transmettre des savoirs, mais nous ne savons plus quelle signification ce mot a aujourd’hui. Qu’est-ce qu’un savoir dans un monde qui égalise toutes les convictions ? Qu’est-ce que l’autorité dans un monde qui énonce l’égalité des individus ? Qu’est-ce que la transmission dans un monde marqué par l’instantanéité et la coupure des générations ?
Tant que l’on n’aura pas posé ces questions, et qu’on ne leur aura pas trouvé d’éléments de réponse, on continuera à ne pas savoir ce qu’enseigner veut dire.