Les chansons de geste nous présentent la chrétienté en état de tension. Le héros doit lutter contre les Sarrasins, soit pour repousser leurs invasions, soit pour conquérir de nouveaux territoires. Les deux camps s’opposent et semblent souvent inconciliables. Pourtant, si l’on se réfère à la réalité historique, Orient et Occident ne représentent pas, au Moyen Âge, deux univers séparés, étanches ou sans communication. On constate au contraire des jeux d’influences et des transferts réciproques entre deux mondes enchevêtrés. Pourquoi les œuvres littéraires choisissent-elles une vision manichéenne ? Est-ce uniquement pour mettre en évidence des traits spécifiques de chaque parti ? N’est-il pas possible d’apercevoir, à travers les Sarrasins épiques, une sorte de miroir des chrétiens ?