Pour l’ancien ministre des Affaires étrangères, il n’y a pas de mondialisation heureuse. Chaque G20 le montre un peu mieux : depuis l’affaiblissement relatif de l’hyperpuissance américaine, la substitution de la Chine à la Russie comme numéro deux mondial, l’entrée en scène des pays émergents et l’introuvable cohésion de l’Europe, le libéralisme s’est rappelé à tous comme la règle du chacun pour soi. Derrière la crise financière, on assiste à une guerre économique féroce pour des points de croissance, des captations de marchés, des rapts technologiques, etc. Les armes : délocalisations, protectionnisme subreptice, sous-évaluation des monnaies, transferts de déficits…
C’est en observateur lucide qu’Hubert Védrine, dans ce recueil d’études et d’observations récentes, décrit le monde tel qu’il est, où l’abolition des frontières n’a en rien diminué l’âpreté des luttes pour la défense des intérêts nationaux.