L'Union européenne (UE) est devenue une forteresse ultralibérale. D'élargissement en élargissement, de guerre économique en ouverture des marchés, le piège de la construction européenne s'est refermé sur les peuples, priés d'accepter cet eurolibéralisme à marche forcée. Devant le mécontentement grandissant des citoyens, certains partis appellent à réformer « l'Europe » de l'intérieur, sans jamais dire comment y parvenir. Rien de surprenant, puisque les institutions furent verrouillées pour, justement, interdire tout changement d'orientation. Des gouvernements traînent parfois des pieds, et retardent la transcription de directive quitte à se faire tirer l'oreille. Mais ils finissent toujours par se plier aux exigences libérales du droit communautaire. Pour rompre avec cette Europe du capitalisme, il faut assumer une autre position : celle de la désobéissance européenne. Mettre en place des politiques sociales et environnementales nécessitera souvent de construire un droit national en rupture avec le droit européen. Il faudra inverser la hiérarchie des normes pour que ce droit national prime à nouveau sur le droit communautaire. Tout le monde le sait, mais personne ne le dit. C'est la raison pour laquelle les programmes politiques de nombreux partis progressistes sont totalement incohérents et conduisent à l'échec électoral. Face au plus grand tabou politique de notre époque, ce livre met les pieds dans le plat : des États courageux, à commencer par la France, doivent provoquer une crise institutionnelle salutaire en désobéissant à l'UE.