Traité sur la génération des animaux par Aristote, traduit par Jules Barthélémy-Saint-Hilaire en 1866
Extrait:
L'idée du mieux et la cause finale ; de la séparation des sexes ; animaux qui émettent du sperme ; animaux qui n'en émettent pas ; fonctions du mâle et de la femelle : les vivipares et les ovipares : différence de l'oeuf et de la larve ; variétés dans les vivipares et les ovipares ; des quadrupèdes et des bipèdes ; la différence dans le nombre des pieds n'est pas un caractère suffisant de classification ; diversité de la génération selon les degrés de chaleur dans les animaux ; les poissons, les crustacés, les mollusques ; classification des animaux d'après la perfection plus ou moins grande des jeunes qu'ils produisent : les insectes et leurs larves ; les chrysalides et leurs métamorphoses ; résumé partiel.
1. Nous avons établi antérieurement que la femelle et le mâle sont les principaux agents de la génération, et nous avons défini l'action de chacun d'eux et étudié leur essence. Pour expliquer comment il se fait que l'un devient et est femelle, et que l'autre devient et est mâle, il faut que la raison se dise qu'elle n'a que deux partis à prendre, soit en recourant à la nécessité d'un premier moteur et d'une matière déterminée, soit en recourant au principe supérieur du mieux et à la
cause finale.
2. C'est qu'en effet, parmi les choses, les unes sont éternelles et divines, tandis que les autres peuvent indifféremment être ou n'être pas. Le bien et le divin, par leur nature même, sont toujours causes du mieux possible dans les choses contingentes ; mais ce qui n'est pas éternel peut, tout à la fois, exister, et être susceptible de participer, tour à tour, du pire et du meilleur. Or, l'âme vaut mieux que le corps ; l'être animé vaut mieux que l'être inanimé, ‚ cause de l'‚me qu'il possède ; être vaut mieux que ne pas être ; vivre vaut mieux que ne pas vivre. Il n'y a pas d'autres causes que celles-là pour la génération des animaux.