Ils sont deux, Rhésos et Memnon, des gosses encore, qui ont pris la route. Qui se souciera d’eux lorsqu’ils toucheront enfin au but : Troie, ses rivages et sa plaine où les combats ont lieu, où leur vie débutera enfin, à moins qu’ils ne se précipitent vers leur mort ? Ils ont arraché un adieu à leurs parents, ils devancent l’oracle qu’ils ont reçu. Troie les appelle. Là-bas, dans l’autre camp, un autre attend, Achille, qui ne veut pas entrer dans le jeu. Ulysse n’y peut rien, ni Nestor.
Il y a plusieurs versions de l’histoire, qu’il faudra bien raconter. Raconter ces derniers venus, Rhésos, Achille et Memnon, enfants d’Eos, l’aurore, surgis juste avant le dénouement : la guerre au grand jour.
Il y a deux nuits, il y a deux camps, il y a un gamin qui veut se battre, Rhésos, et un qui ne veut pas se battre, Achille. Il y a deux bandes d’espions, quelques masques, deux fleuves, des bruits inquiétants, des feux de vigie, deux peaux de bêtes, des chevaux blancs rapides comme le vent.
L’Iliade comme vous ne l’avez jamais lue.
Marie Cosnay est écrivain. Elle est l’auteur d’une œuvre littéraire nombreuse. Elle a donné une nouvelle traduction très remarquée des Métamorphoses d’Ovide (éditions de l’Ogre, 2017). Dernièrement elle a publié Épopée aux éditions de l’Ogre.