« La question des frontières et de l’exil est la question cardinale de notre temps. »M. Potte-Bonneville
« Il y a comme une addiction de l’accueil. Tu commences, tu ne peux plus arrêter. Parce que c’est immense, ce qu’il y a à faire. Parce que c’est une des conditions de l’hospitalité, l’inconditionnalité, l’immensité, l’illimité. »M. Cosnay
Cette correspondance entre deux auteurs impliqués à titre personnel depuis plusieurs années dans l’accueil de migrants chez eux (à Paris et à Bayonne) est habitée par le pressentiment que nous sommes en train de vivre une catastrophe : celle d’une Europe « devenue criminelle », déployant une politique aussi absurde que cruelle en matière d’immigration, et laissant mourir des milliers de personnes dans l’indifférence quotidienne.
Une politique hostile qui semble en contradiction avec les élans de celles et ceux qui, un peu partout, accueillent les personnes exilées sans conditionner leur hospitalité, et finissent par former des réseaux de liens et d’entraide. Une résistance dont il s’agirait aujourd’hui de faire entendre la voix.
S’il alterne développements philosophiques et discussions politiques avec des passages poétiques et lyriques, ce texte est profondément ancré dans le réel. Les auteurs évoquent le parcours du combattant et les situations administratives kafkaïennes des nouveaux arrivants, mais également les aspects très concrets et pratiques de l’accueil de tous les jours. Y abondent récits, épisodes et anecdotes permettant d’entrevoir le quotidien (les difficultés, les découragements, mais aussi les joies) des accueillants et des accueillis.