Dans un très grand nombre de sociétés, une hantise de la mort, d'origine purement sociale, sans aucun mélange de facteurs individuels, était capable de ravages mentaux et physiques, dans la conscience et le corps de l'individu, et entraînait sa mort à bref délai, sans lésion apparente ou connue.
Nous ne confondrons pas ces faits avec des faits cependant voisins autrefois confondus avec eux sous les noms de Thanatomanie. Le suicide est souvent, dans les sociétés que nous allons étudier, le résultat d'une hantise de même genre ; la façon dont l'individu, dans certains états de péché ou de magie, multiplie ses attentats à sa vie, en particulier au pays Maori, manifeste cette suggestion persistante. Celle-ci peut donc avoir exactement les mêmes formes, elle a seulement des conséquences différentes dans le système de faits que nous allons décrire. Car dans ce cas, la volonté et l'acte brutal de se faire mourir interviennent. L'influence du social sur le physique a un médial psychique évident ; c'est la personne qui se détruit elle-même, et l'acte est inconscient...