Ce recueil retrace le fil d'une pensée fondamentale du siècle : celle du plus grand anthropologue français. Lévi-Strauss, "l'observateur", nous invite à le suivre dans sa quête des fondements premiers de notre culture et à entendre son appel intemporel à l'humanisme et à la tolérance.
Publié quinze ans aprèsAnthropologie structuraleet fidèle à la même formule, ce livre rassemble des textes antérieurs ou postérieurs devenus presque tous inaccessibles; certains d'ailleurs, jusqu'alors inédits en français.
Comme dans le volume précédent, ces textes ont été choisis et distribués de telle sorte qu'un lecteur peu familier avec les problèmes de l'ethnologie contemporaine puisse en prendre une vue cavalière et connaître, par quelques échantillons représentatifs groupés dans un seul livre, la façon dont l'anthropologie structurale les aborde et croit pouvoir les résoudre.
Une première partie, consacrée au passé et à l'avenir de la discipline, délimite le champ de l'anthropologie et met les questions qu'elle se pose en perspective.
Dans une seconde partie, on montre sur des exemples comment surmonter certaines difficultés théoriques et pratiques concernant l'organisation sociale et les attitudes liées aux systèmes de parenté.
Une troisième partie, plus développée puisqu'il s'agit d'un domaine auquel l'auteur s'est particulèrement appliqué depuis une vingtaine d'années, traite de la mythologie et du rituel. Au point de vue théorique, on s'efforce de distinguer formalisme et structuralisme; mais on démontre aussi pour des cas concrets, comment les variantes d'un même mythe, ou des mythe en apparence différents les uns des autres, peuvent se ramener à autant d'états d'un même groupe de transformation, ainsi que les rites qui leur correspondent dans une ou plusieurs populations. Enfin, on illustre la façon dont un mythe peut dégénérer en tradition légendaire, en récit romanesque ou en idéologie politique.
La quatrième partie passe rapidement en revue des problèmes variés qui se posent à nos sociétés contemporaines: littérature, beaux-arts, vie urbaine. Elle s'attarde sur l'organisation de la recherche et de l'enseignement dans les sciences sociales ou humaines, et sur certains obstacles trop souvent méconnus à la politique dite de développement. Elle s'achève par le texte le plus ancien de ce recueil, paru en 1952 et plusieurs fois republié depuis, mais dont on trouvera ici une version revue et corrigée. Dans une perspective très large, propre à lui faire jouer le rôle de conclusion, ce texte discute les rapports entre race et histoire, d'une part, et d'autre part, la question de la nature et de la signification du progrès.